La chance est-elle une compétence ?

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Quand le succès est au rendez-vous, notre humilité naturelle nous amène à penser que c’est grâce à nos nombreux talents. 

La vérité est plus nuancée, bien sûr. Nous devons admettre que d’autres facteurs que nos seuls travail et compétences sont entrés en ligne de compte, le hasard, le contexte porteur, la chance…

Le succès est la résultante de plusieurs facteurs complexes. Mais la chance ?  Cette fameuse chance qui sourit aux audacieux, selon le mot célèbre de l’auteur latin Virgile dans l’Énéide qui a été détourné de sa signification première. L’auteur explique en effet que la sérieux et la constance permettent le succès ; l’audace souvent conduit à l’échec et la mort.

Pour beaucoup, la chance est une influence un peu mystérieuse qui viendrait d’on ne sait où et qui nous aiderait à réussir. D’ailleurs on invoque la chance avec un brin de superstition ; le fer à cheval, le trèfle à 4 feuilles et autres grigris sont censés conjurer le sort et nous venir en aide.

D’autres auteurs nous donnent quelques indications utiles :

Pasteur « la chance ne sourit qu’aux esprits bien préparés »

Winston Churchill « la chance n’existe pas ; ce que vous appelez chance c’est l’attention aux détails »

Jules Ferry « la chance sourit à ceux qui y sont préparés »

Peut-on créer des conditions favorables qui nous permettraient d’avoir plus de chance ? 

Je vous propose quelques sujets de réflexions que vous pourriez intégrer dans votre pratique quotidienne. Et pourquoi pas devenir, vous-même les artisans de votre chance. Ce que l’on appelle provoquer la chance. 

1.

Il n’y a pas de hasard que des opportunités

Le hasard c’est quand quelque chose se produit dans notre vie que nous n’avons ni voulue ni désiré (en tout cas consciemment). Cet évènement fortuit va impacter nos projets.

L’attitude du sujet va faire la différence ; certaines personnes vont être contrariées dans leur plan et vont se trouver bloquées. Leur attitude va être de contourner cet évènement, l’ignorer et peut être se retrouver par la suite en situation d’échec. D’autres vont, au contraire, remarquer dans cet évènement une opportunité nouvelle et accepter de faire évoluer leur plan.

Richard Wiseman psychologue et auteur du livre « the Luck factor » explique qu’un jour se rendant dans une bibliothèque, il se trompe de rayon et tombe sur des ouvrages de magie alors qu’il cherchait la littérature. Il a donc fait de la magie qui l’aide aujourd’hui à expliquer les biais cognitifs et lui permet de faire vivre à son auditoire des expériences sensorielles qui lui permettent de faire passer ses enseignements. 

Si l’on poursuit l’analogie, nos vies sont un parcours au sein d’une vaste bibliothèque nous voulons aller vers le rayon voyage et nous retrouvons dans le rayon histoire. Une attitude rigide nous conduirait à contourner ce rayon et poursuivre notre but sans regarder autour ce qui se passe.

Faire preuve d’ouverture d’esprit et de curiosité, aura l’immense avantage de nous permettre de nous dire puisque le hasard m’a amené dans ce rayon jetons un coup d’œil pour voir ce qu’il y a d’intéressant à voir.

C’est ça une opportunité un évènement non désiré que nous pouvons traiter comme un intrus à supprimer, contourner, ignorer ou au contraire, voir ce que l’on peut en tirer.

2.

Se créer des opportunités

Tout est, en définitive, une question de relation dans le sens de liens avec son environnement.

Quand on traite bien un client ou un prospect, ce dernier, parlera de vous à son entourage positivement et cela créera pour l’avenir de nouvelles opportunités commerciales.

Souvent l’opportunité ne se présente pas nécessairement sous cet aspect. L’un de mes amis olivier (chef d’entreprises à succès) m’explique qu’un jour il était fatigué et qu’il devait se rendre à un dîner chez de bons amis à lui. Il souhaitait annuler puis s’est ravisé afin de faire quand même plaisir à ses relations. Lors de ce dîner il a fait la rencontre d’une personne qui est devenu, par la suite, un investisseur précieux pour ses affaires et un créateur de valeur pour lui inespéré.

Les opportunités sont toujours le fruit de rencontres. Les personnes qui ont durablement de la chance sont avant tout tournées vers les autres et multiplient les contacts. Les services donnés gratuitement, les aides, ils sont avant tout déjà eux-mêmes des opportunités pour les autres.

J’ai souvent entendu parler du concept rencontrer les bonnes personnes. On connait toutes et tous ces champions du lobbying qui font tout pour attirer l’attention des décideurs. Je trouve cette méthode de travail d’abord pas compatible avec toutes les psychologies (notamment les introvertis, les timides ou les modestes) et ensuite c’est quoi la bonne personne. Il y a autant de définition que d’objectifs poursuivis. 

Je préfère le concept de territoire. Où rencontre-t-on les personnes avec lesquelles on souhaite entrer en contact ? Quelles associations fréquentent-elles, quels salons, quelles conférences, quels endroits physiques etc…

Les salons, les conférences sur des sujets qui nous passionnent où nous intéressent sont des lieux où l’on va rencontrer les professionnels d’un secteur mais également les personnes intéressées par le sujet. 

Il est important, si l’on veut se créer des opportunités futures dans un domaine de fréquenter un maximum de lieux où se rencontrent et échanges les personnes intéressées par notre domaine. Multipliez les contacts formels et informels. Faites-vous connaître. La meilleure façon est en contribuant gratuitement au succès des autres.

L’écoute dans son sens le plus large est très certainement une qualité des personnes qui ont de la chance ; écouter et savoir comprendre les besoins des futurs clients, les évolutions des besoins, des goûts… les nouveaux marchés potentiels. Tout ceci ne peut se faire que dès lors que l’on est connecté à son environnement, en lien avec un maximum de personnes avec lesquelles on interagit.

3.

La chance, la responsabilité et le succès

C’est le point le plus contre intuitif de notre réflexion. Les gens qui ont de la chance rencontrent-ils moins de difficultés ou d’échecs que les autres ? en d’autres termes ont-ils plus de chance objectivement que les autres ?

Les analyses faites par Richard Wiseman dans son ouvrage précité, tendraient à démontrer que les personnes qui se disent chanceuses ; rencontrent autant de difficultés et d’échecs que celles qui prétendent et se vivent comme malchanceuses. 

Ce qui change profondément est leur attitude face à l’échec ou la difficulté. Les malchanceux y voient un coup du sort et ont tendance à s’arrêter et se plaindre. Ils adoptent, pour simplifier, une attitude de victime. Les facteurs externes prennent une dimension exagérée, la personne a tendance à s’exonérer de toute responsabilité et considère que la difficulté ou l’échec sont dues à des causes externes indépendantes de sa volonté, hors de son contrôle. Elle n’essaie souvent, pas d’autres moyens d’y arriver et stoppe son projet. 

Les chanceux acceptent la situation et tentent de surmonter l’obstacle. C’est plus pour eux une opportunité de faire différemment. La difficulté est considérée comme faisant partie du jeu. Ils assument plus volontiers une large part des conséquences de leurs actes et ont une appréciation équilibrée des différents facteurs qui concourent à un résultat.

Bien évidemment cette attitude qui se décompose en :

  • Considérer les difficultés et l’échec comme faisant partie du processus d’apprentissage et de succès ils saisissent plus facilement toutes les opportunités et s’adaptent pour progresser.
  • Assumant la responsabilité de ce qui se passe ; ils font preuve d’une plus grande confiance en eux que les malchanceux qui ont tendance à en manquer et ne prennent plus aucun risque. La courbe de deuil pour les « chanceux » se fait plus facilement du fait de cette acceptation à la situation.
  • Les « chanceux font preuve de plus de persévérance dans la poursuite de leurs objectifs ou projets. La difficulté ou l’échec ne remet que rarement en cause leur volonté d’aboutir à réaliser leur projet.

A y bien réfléchir adopter un tel état d’esprit conduit bien évidemment à avoir plus de succès dans sa vie professionnelle et personnelle que le contraire.

A la fin le succès est au rendez vous plus fréquemment que pour ceux qui la « malchance » semble guider leurs pas. 

Conclusion

Comme les prophéties auto réalisatrices affirmer que l’on a de la chance et bien évidemment agir en conséquence permet, sur la durée, d’avoir une vie chanceuse.

Le contraire est également vrai.

Même si les facteurs externes jouent, dans nos vies, un rôle non négligeable, notre comportement face à ces aléas revêt une importance toute aussi importante voir statistiquement plus importante sur notre capacité à générer le succès que nous recherchons. 

Alors oui avoir de la chance est une compétence à développer !

D’ailleurs napoléon ne s’y est pas trompé qui demandait, avant de nommer un général, « fort bien, mais a-t-il de la chance ? ».

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