Partie 2 : Les techniques de préparation et la mise en œuvre
Au même titre qu’un entraînement sportif qui va consister à répéter les gestes ou mouvements de son sport, la préparation mentale à réussir un évènement va consister à se préparer au jour J en mettant en œuvre plusieurs techniques et en respectant des étapes précises.
Ces étapes et la méthode ont été synthétisées dans le croquis ci-dessous.
Ce qui est intéressant à constater au fil des accompagnements à la préparation mentale à la réussite c’est que les sujets, une fois comprises et intégrées les techniques et les méthodes arrivent très rapidement à se les approprier et à les adapter aux circonstances qui sont les leurs et à leurs caractéristiques personnelles.
Dans ce domaine il ne faut pas avoir une approche mécaniste et systématique certaines choses fonctionnent différemment selon les personnes. A chacun d’adapter les techniques à sa nature profonde.
La préparation mentale est un ensemble de techniques naturelles en cela que nous les avons toutes et tous à disposition en nous.
Elles sont sans conséquences néfastes quand elles sont utilisées de manière :
– équilibrées (en évitant les trop longues séances fatigantes nerveusement et trop fréquentes)
– appropriées (on utilise la préparation mentale pour des sujets à réels enjeux)
– avec lucidité ; si on se prépare mentalement à un évènement qu’il soit sportif, personnel, professionnel, encore faut-il maîtriser les bases techniques de l’évènement. Pour un sportif la préparation mentale ne remplace pas un entraînement solide, pour un professionnel la maîtrise du sujet sur lequel il va intervenir lors d’une réunion, par exemple.
La préparation mentale aide mais ne remplace pas toutes les composantes de ce qui fait la réussite.
1.
L’état de détente
Une séance de préparation mentale peut se réaliser dans n’importe quelle position, debout, couché, assis, les yeux ouverts ou fermés.
Elle peut durer quelques secondes à plusieurs minutes.
Certains sujets arrivent très bien à se mettre dans leur bulle et visualiser leurs actions qui s’enchaînent parfaitement en restant les yeux ouverts.
Nous avons tous et toutes fait cette expérience, nous conduisons sur un trajet connu, notre cerveau fonctionne en pilote automatique pour nous permettre de répondre aux sollicitations de la route ; mais en même temps nous repensons à un évènement que nous venons de vivre. Arrivés à destination nous pourrions très bien admettre que nous n’avons aucune conscience du trajet ni aucun souvenir ; Il s’agit d’une expérience qui permet de démontrer que notre cerveau a des capacités qui sont très utiles en préparation mentale.
De manière générale les sujets préfèrent travailler les yeux fermés cette phase.
La respiration va être un allié précieux.
Réaliser 3 grandes inspirations suivies d’expirations du triple de la durée vont nous permettre de faire retomber la pression, diminuer notre rythme cardiaque et nous mettre en état de détente.
Cette respiration peut être couplée avec :
– la visualisation d’une image choisie qui nous fait nous sentir bien. (un chemin dans les bois, un bord de plage, un endroit où l’on se sent bien et en sécurité…)
– un dialogue intérieur apaisant. « tu te sens bien, en état de relaxation, à chaque expiration tu sens la pression retomber, … »
Une fois l’état de détente atteint, on peut passer à l’autre étape.
2.
L’objectif
Notre objectif doit être précis, factuel, nous devons être en mesure de définir précisément qu’est ce qui nous permettra de définir qu’il est atteint.
La première chose importante à comprendre est qu’un bon objectif est un objectif qui dépend de soi.
Ça n’est ni une ambition, ni un souhait,
Je souhaite arriver 1° aux jeux olympiques n’est pas un bon objectif en termes de préparation mentale. Car on se focalise sur le résultat ; qui ne dépend pas uniquement de nous un autre athlète pourra obtenir une performance meilleure que la nôtre.
Je souhaite obtenir une augmentation de salaire. On pourrait dire j’ai atteint mon objectif car j’ai été augmenté. En fait peut-être que votre interlocuteur dira non ; non pas que votre entretien ait été mauvais, que vous ne méritez pas cette augmentation mais tout simplement les budgets de l’entreprise ne le permettent pas.
Nous n’avons pas de prise sur cet élément.
Un bon objectif consistera à se focaliser sur ce qui dépend de soi ;
J’ai une présentation à faire devant mon comité de direction, si je réussis j’obtiendrai un budget pour réaliser ce projet.
Mon objectif peut être :
- Avoir fait un travail en amont de très bonne qualité pour recueillir les données, ordonner les arguments
- Réussir ma présentation orale en étant dynamique, donnant envi, maîtrisant parfaitement tous les aspects de mon dossier
- Faire vivre aux participants une expérience émotionnelle qui leur donnera envie de me donner ce budget
- Bien faire le lien entre leur intérêt et ce projet
Comme vous le voyez, en un mot comme en cent, l’objectif sera la réussite du chemin et pas le résultat final.
Le résultat est la conséquence ; la préparation mentale aide à parfaitement faire le chemin jusqu’au terme.
3.
La visualisation
Voir des images sans émotions ni sensations ne produira aucun résultat.
Vous souhaitez réussir votre entrée en scène, visualisez-vous en train d’entrer en scène le rideau vient de lever, les gens dans la salle vous regardent avec bienveillance et intérêt, vous êtes heureux d’être là, de partager ce moment avec votre public…
Réussir, puisque c’est le thème de cet article sur la préparation mentale à la réussite ; ça pourrait être de vivre les bonnes émotions et les bonnes sensations.
La visualisation c’est la capacité à se voir « en scène » en train de réussir parfaitement tous les gestes, les mouvements de votre objectif, toutes les actions.
Vous souhaitez réussir votre présentation, vous vous voyez en train de parler, regarder vos interlocuteurs avec un sourire, vous ressentez vos émotions positives, de passion pour ce que vous dites (la passion est communicative) ; vous vous sentez décontracté en pleine possession de vos moyens. Vos arguments s’enchaînent vous pouvez voir l’intérêt dans les yeux de vos interlocuteurs.
4.
L’ancrage
Une fois que nous avons visualisé le déroulement parfait de notre objectif, nous avons besoin de ramener tout ça dans le réel ici et maintenant, selon l’expression.
En fin de séance il s’agit de faire comme si ces savoirs acquis et démontrés dans votre imagination étaient réels.
Les neurosciences nous ont appris que le cerveau ne fait pas de différence entre ce qui est imaginé et ce qui est physiquement réalisé dans la vraie vie ;
Rassurez-vous notre conscience oui ; Nous ne vivons pas dans l’illusion rassurez-vous.
Non ce mécanisme naturel nous permet de considérer que nous avons les ressources et que nous sommes capables de le faire dans la vie réelle physique. Nous en avons la capacité, ce qui est répété, notre cerveau nous aidera le jour J à le réaliser.
Car il considérera l’avoir déjà fait. Il considérera que nous en avons les ressources.
Ce mécanisme est très bien exprimé par Walt Disney « Si vous pouvez le rêver, vous pouvez le faire ».
Conclusion
Face à un défi, un évènement à fort enjeu nous pouvons soit y aller et croiser les doigts en espérant que les choses se passeront bien.
Ou deuxième option tout mettre en œuvre pour y arriver.
Ce tout mettre en œuvre a deux dimensions une que tout le monde pratique et une deuxième souvent oubliée mais dont on peut se demander si elle n’est pas prépondérante dans l’atteinte des résultats.
La première dimension est la programmation des taches à réaliser (entraînements du sportifs, projets divisés en tâches à accomplir etc…) ; cette dimension programmation des actions à entreprendre est souvent bien maîtrisée.
La deuxième dimension est mentale. Notre cerveau peut beaucoup pour nous.
Le sollicitons nous assez ?